samedi 4 février 2012

Chloé Dupré: "Modeuz Troqueuz, du partage et des rencontres"

Au début de l'été dernier, une petite idée a germé dans la tête de Chloé Dupré. Cette idée, c'était Modeuz Troqueuz, un espace numérique et social où il serait possible d'acheter et de vendre des vêtements, chaussures et accessoires d'occasion. La page Facebook compte désormais plus de 4000 filles, étudiantes pour la plupart, qui désirent s'habiller sans se ruiner. Entretien avec la "maman" du site.



Tout d'abord, peux-tu te présenter?
Chloé Dupré, 21 ans (presque 22). Originaire d'un petit village au fin fond de la Bretagne, près de Fougères. Actuellement en L3 Infocom à Rennes 2 (même si elle a un fameux passé de scientifique..., ndlr). Je suis la fondatrice et l'une des administratrices du groupe Modeuz Troqueuz


D'où t'es venu l'idée de créer Modeuz Troqueuz?

L'an dernier, j'étais en coloc avec deux filles. Nos placards étaient blindés. On avait donc eu l'idée d'organiser un vide-dressing, mais finalement on n'en a pas eu le temps. Cet été, il me restait toujours un grand carton de fringues sur les bras. Je me suis alors lancée: j'ai créé une page Facebook, invité 150 de mes contacts et j'ai essayé de convaincre les gens que c'était une idée qui en valait la peine.
Pour la rentrée, j'avais préparé des cartes de visites de Modeuz Troqueuz que j'ai distribué à la fac. Et soudain, le nombre des membres a grimpé en flèche. Environ 1000 personnes ont rejoint la page chaque mois depuis. A ce jour, on a dépassé les 4200 modeuz troqueuz!

Y-a-t-il un parti pris derrière cette démarche?
A la base, pas vraiment. L'idée était surtout de faire de la place dans sa penderie tout en se faisant un peu d'argent. Au fil du temps, le désir de partager un projet commun est né. Désormais, nous sommes huit administratrices, et nous mettons en commun nos compétences autour de ce projet. Nous avons choisi de mettre l'accent sur le côté participatif. Chaque suggestion est la bienvenue.
On se rend compte également que Modeuz Troqueuz s'inscrit dans une démarche de "lutte anti-crise", qui intéresse directement les étudiants, qui par définition, n'ont pas forcément beaucoup de moyens.

Modeuz Troqueuz, c'est en quelque sorte ton "bébé". Comment perçois-tu son succès?Je suis fière du résultat, je ne m'attendais pas à une telle montée en puissance en si peu de temps. Ça prouve que l'on est face à une vraie demande depuis quelques mois. Beaucoup d'étudiants ont connu des problèmes de versements de bourses notamment, mais ils veulent continuer à se faire plaisir. Le troc est en plein renouveau, et on revient aux valeurs fondamentales que sont le partage et la rencontre. Modeuz Troqueuz, c'est tout ça en même temps.



Comment fonctionne aujourd'hui l'organisation de Modeuz Troqueuz?
Avec le nombre croissant de nouvelles modeuz troqueuz, il m'était devenu difficile de gérer la page toute seule. J'ai lancé un appel  pour trouver quelques administratrices qui voudraient s'investir dans le projet. On compte désormais une photographe, une webmaster et plusieurs chargées de com' qui s'occupent également de modérer les contenus indésirables. On a parfois des problèmes d'impayés, on en prend note mais on ne peut pas faire grand chose, à part bannir la personne du groupe. On a donné des recommandations pour prévenir de l'illégalité du recel et de la contrefaçon, mais nous ne souhaitons pas faire la police sur cet espace de partage.

Comment vois-tu l'avenir de Modeuz Troqueuz?
Nous avons plusieurs projets et évènements à venir. Nous allons officialiser Modeuz Troqueuz en créant un site Internet. Notre webmaster travaille actuellement sur le design. La page Facebook commence à être saturée, et c'est de plus en plus difficile de s'y retrouver parmi toutes les penderies. Ce site nous donnera une nouvelle visibilité et une légitimité pour créer des partenariats.
Par ailleurs, nous avons clôturé le casting photo il y a quelques jours. L'idée était de trouver quatre filles pour participer à la prochaine campagne de pub de Modeuz Troqueuz.
Nous organisons également un troc IRL qui se tiendra le 28 février au CRIJ de Rennes (Les Greluches vous tiendront informées de l'évènement prochainement, ndlr).
On remarque que beaucoup d'étudiantes veulent désormais exporter le concept dans leurs villes d'origines, ce qui est très encourageant.
Pour l'instant, je travaille encore au jour le jour, sans objectif particulier. Mon seul désir est que des filles de tous le styles et de toutes les tailles puissent trouver leur bonheur sur Modeuz Troqueuz!
Étudiantes fauchées, ralliez-vous!



Allez les greluches, si vous aussi vos placards débordent de jupettes que vous ne mettez plus, et si, une fois les avoir vidé vous souhaitez les remplir à nouveau, c'est sur cette page que ça se passe: https://www.facebook.com/groups/modeuztroqueuz/
Et si vous aimez le concept, et que vous voulez le crier haut et fort, c'est ici: https://www.facebook.com/modeuztroqueuz

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